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Mesdames et Messieurs, au nom de la ministre allemande Ilse Aigner, j’ai l’honneur de vous souhaiter la bienvenue à la conférence "La politique contre la faim". C’est un plaisir pour moi de voir que de si nombreux participants de tout premier plan et du monde entier se sont rendus à ce jour au ministère des Affaires étrangères à la "salle du monde". Je tiens à remercier le ministre allemand des Affaires étrangères Guido Westerwelle pour souligner de cette manière que le gouvernement fédéral apporte son soutien à la conférence. J’adresse également mes remerciements à M. Freiherr von Ungern-Sternberg pour son hospitalité.
Notre conférence est intitulée "La sécurité alimentaire et l’accès aux ressources naturelles". Le droit à l’alimentation est un droit de l’homme. Nous sommes tenus à respecter, dans le monde entier, ce droit fondamental. Mesdames et Messieurs, dans tous nos pays, il faut accorder plus d’importance à l’accomplissement de ce droit fondamental. Il est inacceptable que nous ne puissions, au niveau mondial, avancer plus vite et d’une meilleure façon pour résoudre ce problème. Car le problème alimentaire est une question de survie qui se présente chaque jour à presque un milliard de personnes. En regardant les actualités au niveau des politiques nationales et internationales, ou encore les rapports dans les journaux et dans la presse, il faut se demander: "Quels sont les sujets de nos discussions? Quelles affaires nous occupent le plus?" Pourtant, c’est cette question qui décide de la survie d’un milliard de personnes à chaque jour.
Permettez-moi de regarder de plus près la situation actuelle en matière de la sécurité alimentaire mondiale :
Ce chiffre, il faut bien le considérer quand nous discuterons les détails, cet après-midi, dans les groupes de travail. La population mondiale augmentera de sept milliards à neuf milliards, notamment sur le continent africain. Mais en même temps, les ressources en terres fertiles et en eau se raréfient. Ainsi, la question se pose: Comment résoudre ce problème avant 2050 quand il y aura probablement deux milliards de personnes de plus dans le monde mais moins de superficie disponible, et tenant en compte du chiffre d’un milliard de personnes que, aujourd’hui déjà, nous ne pouvons pas nourrir suffisamment? À cela s’ajoute la demande fortement croissante en denrées alimentaires de qualité, notamment dans les pays émergents.
En même temps, le changement climatique et les catastrophes naturelles qui y sont liées causent de plus en plus souvent des pertes de récolte importantes. La question des pertes de récoltes, qui sera certainement l’objet de vos réponses et stratégies, constitue un problème majeur. En Afrique aussi bien qu’en Inde, nous enregistrons des pertes après récolte jusqu’à 50 %. Pourtant, en matière de la production de denrées alimentaires, nous disposerions et nous disposons d’un potentiel suffisant. Nos discussions doivent également mettre l’accent sur la question: Comment résoudre le problème des pertes de récolte? Ce problème comporte des aspects en matière d’infrastructure et de logistique mais aussi en matière du développement d’une industrie de transformation et des marchés régionaux et locaux.
Mesdames et Messieurs, les crises économiques et financières ont un impact sur les prix du marché mondial – un problème sur lequel nous avons mis l’accent ces dernières années. Les ministres de l’agriculture, et en premier lieu la ministre allemande Ilse Aigner, ont inscrit ce sujet à l’ordre du jour. Concernant les spéculations au niveau du secteur agroalimentaire dans le monde entier, le G20 n’a pas seulement parlé de stratégies visant à les réduire mais il a aussi décidé des mesures à prendre. Cela montre que, au-delà de discuter et tenir des conférences, nous pouvons également avancer à grands pas.
La pression sur les ressources augmente en raison de la concurrence qui s’exerce pour leur utilisation. L’Allemagne a renoncé à l'énergie nucléaire et souhaite la remplacer par des ressources d'énergie renouvelable, ce qui suscite la question de la concurrence. Les autres pays du monde, vont-ils faire pareil et renoncer à l’utilisation de l’énergie nucléaire et favoriser d’avantage la bioénergie ? Dans ce cas, la question sera encore plus importante. Nous sommes confrontés à de grands défis, mais nous répondrons à ces défis. Nous avons besoin d’un "renouveau vert" à l’échelle mondiale. Il y a des solutions pour tous ces problèmes.
Il convient d’accorder une attention particulière au développement de structures durables dans l’agriculture. Pour nous, c’est une évidence. Mais, quand vous vous rendez dans certains pays en Afrique ou bien en Asie pour en discuter avec les initiateurs de ces projets, vous comprendrez que, dans ces pays-là, ce n’est pas la politique habituellement soutenue. Nous devons accorder, également et notamment en Afrique, une attention particulière à l’agriculture. Je tiens à souligner que je suis bien conscient de mes mots que je prononce vis-à-vis de beaucoup d’invités de pays africains.
Mesdames et Messieurs, les prévisions démographiques pour les différents pays nous montrent que le continent africain sera celui où la croissance de la population sera la plus importante dans les 20 ans à venir. Nous avons besoin de recourir à d’autres facteurs pour évaluer le développement rural ainsi que les compétences d’éducation et de formation, notamment en ce qui concerne les professions rurales dans le secteur agricole.
Mesdames et Messieurs, il nous faut une production adaptée et durable ce qui comprend l’utilisation moderne de semences améliorées. L’emploi de pesticides et d’herbicides doit s’effectuer de façon durable. Le principe de la durabilité doit aussi être appliqué en matière du traitement des sols, de l’érosion ainsi qu’en matière de la protection des ressources. Je pourrais citer d’autres exemples, mais cela suffit déjà pour montrer à quel point, de nos jours, il est important pour un agriculteur d’avoir suivi une formation et d’avoir des compétences spécifiques. Je suis profondément convaincu que la solution à ces problèmes, c‘est nous-mêmes. La solution commence dans les têtes, dans les mains, dans les compétences, dans les formations des personnes. Il faut renforcer les projets de coopération comme ceux que le BMELV soutient déjà. À cette fin, au sein du gouvernement fédéral, nous avons développé une approche concertée de tous les ministères concernés. J’aimerais mentionner notre projet le plus récent en Éthiopie. Nous mettons tous nos efforts dans des partenariats avec des entreprises exemplaires où nous voulons mettre en pratique, ensemble avec les agriculteurs sur place, les techniques et les types de l’agriculture durable. Il ne faut pas se limiter à parler, il faut agir – et concrètement, par des exemples pratiques.
Nous avons également besoin de renforcer la recherche agricole au niveau international. Certains scientifiques indiquent, et ce probablement avec raison, que pendant des décennies nous nous sommes trop concentrés sur le riz et le blé. La recherche agricole internationale doit diversifier ses activités et mérite d’être soutenue plus amplement, aussi en ce qui concerne les moyens, eu égard notamment aux changements engendrés par le réchauffement climatique.
Mesdames et Messieurs, par cette conférence, nous souhaitons imprimer ensemble un nouvel élan au processus actuel et y apporter des contributions concrètes. J’ai le plaisir d’annoncer que M. Alexander Müller présidera à nouveau la conférence. Et finalement, je suis heureux que nous ayons réussi à vous accueillir en tant qu’invités de tout premier plan, et à vous motiver pour discuter ensemble, lors de la table ronde aussi bien que dans les quatre groupes de travail qui rassembleront dans l’après-midi des experts internationaux de renom, pour résumer vos idées et intégrer tous les sujets et propositions dans l’élaboration des politiques concrètes.
J’aimerais donc vous exprimer tous mes vœux de réussite et de bonne continuation pour votre séjour à Berlin.
Je vous remercie.